"La Flèche est une ville assez agréable, quand on est parvenu à s'y faire un certain nombre de connaissances ; quand on est admis dans les sociétés, qui s'y classent par rangs de notabilités, presque comme l'ordre féodal. On s'y réunit, on y fait de la musique, on y joue la comédie, autant et peut-être plus qu'ailleurs."

(Dictionnaire de Jean-Rémy Pesche en 1829)

Ce qu’on en dit
Quelques Surnoms d’habitants :

Pour les hommes :
-	Pas-d’huile
-	Le Poissou
-	Ouf-la
-	Tue-Bique
-	Le Mal-Tué
-	Guernouillau
-	Quiapette
-	Le Pape
-	Gambetta
-	Marmiton
-	Mironton
-	Pétintin
-	Chien-Vert
-	Barbari
-	Paillasse
-	Cocuvert
-	Pisse-Vinaigre
-	Vorace
-	Mitaine
-	Ponin
-	Baigne-dans-l’beurre
-	Toufou-des-4-esprits
-	Fousiquet
-	Martin l’Ours
-	P’tit-Chat
-	Per’Court
-	Vide-Busse
-	Barbe-Fine 
-    Bonbon
Ou alors : le Jean (de tel lieu-dit)
-	le Pierre (de telle ferme)

Et pour les femmes ;
-	la Louise (de tel lieu-dit)
-	la (suivi du surnom de son époux)
-	Marie-Cacain
-	Marie-Picaillon
-	Fauvette
-	Moustachue
-	Cocotte-Jaune
-	Mme Quuart-d’eau
-	Automatiquement…


L’opinion de M Gresset venu enseigner les humanités au Collège :

   "Enfin, dit-il, d'horreurs en horreurs, nous arrivâmes et fîmes notre entrée en cette ville, bourg et village de la Flèche.
La Flèche pourrait être aimable,
S'il était de belles prisons.
Un climat assez agréable,
De petits bois assez mignons ;
Un petit vin assez potable,
De petits concerts assez bons,
Un petit monde assez passable ;
La Flèche pourrait être aimable,
S'il était de belles prisons."

Lemarchand de Burbure s'est beaucoup intéressé à La Flèche :

"La taille des hommes, à la Flèche est médiocre, mais bien proportionnée : ils ont le teint brun, le son de la voix doux, un peu traînant, le cœur bon, le jugement droit, l'imagination pénétrante, la répartie vive et même un peu caustique."


"Six années de séjour dans cette ville, nous ont mis à même de rectifier quelques parties de ce jugement. Nous avons trouvé, au contraire, qu'il y a peu de lieux, dans la contrée, dans le département de la Sarthe surtout, où il y ait autant d'hommes de belle taille et de ce beau sang qui caractérise le tempérament sanguin ; l'accent traînant y est commun aux deux sexes, et même très prononcé dans les classes inférieures : on y entend fréquemment des mots, des locutions particulières, que nous indiquerons dans notre vocabulaire sarthois." 

(J.R. Pesche)

" Ventre de son et bas de soie
" L'air d'un dindon, l'esprit d'une oie,
" Tel est le portrait d'un Fléchois ! "
(Anonyme)
En 1531, Charles de Bourdigné publie à Angers “ La Légende Joyeuse de Maistre Pierre Faifeu” : au chapitre XXI, on y découvre “comment, à La Flesche, il eut des housseaulx subtillement”... en se moquant des habitants d’ici-bas (“Les Fléchois, pour être gausseurs, rieurs et moqueurs, ont été dit copieurs de La Flèche ; leur langage satirique est si subtil et prompt, que l’homme est plus que parfait qui peut s’en garantir.” (Leroux de Lincy, Livre des proverbes, II, 605-608)
Le groupe angevin de sonneurs de veuzes, BOUINE-BOUZINE, présente cette légende en animations (découvrir ce chapitre en cliquant sur l’image).      
Site du groupe : http://www.bouine-bouzine.org/ http://www.bouine-bouzine.orghttp://www.bouine-bouzine.orgshapeimage_6_link_0
Pierre FaifeuCe_quon_en_dit_files/Bourdigne.pdf

"Quant aux Fléchoises, ajoute de Burbure, elles sont en général bien tournées, d'une figure agréable ; elles vivent ici plus longtemps que les hommes.”


En effet, en ce qui concerne le physique, on ne peut mieux caractériser les femmes de la Flèche, qu'en disant qu'elles ont la tournure et toutes les grâces des parisiennes. D'assez belle taille en général, élancées, bien faites, on devine à leurs formes sveltes, qu'elles doivent appartenir à la division Gallo-Belge, plutôt que Celtique, suivant l'observation de Grosley.

                               (J.R. Pesche)

Même dans leurs chansons, les gens d’ici se moquent volontiers du sexe opposé :


- ... Les filles, elles sont faites, c’est pour être aimées.

On va avec elles, pour les embrasser.

Se passer de femmes, si nous le voulions,

Croyez bien les belles, que nous le ferions.

Téléchargez les paroles :...Ecoutez les filles.pdf

Écoutez un extrait : ...Ecoutez les filles.MP3


- ... Nous oublions bon drilles

Vos blouses en calicot

Qui cachent vos guenilles

Ne dites plus un mot.

Téléchargez... Garcons du voisinage.pdf

Des violences peu évangéliques... chez nos voisins !


En 1783, le Curé de la Chapelle-aux-Choux n’admit pas que la femme Mabilleau, “une puante, une salope”, vienne le chercher chez lui, en le pressant pour faire la mesurée commune des grains. Reproches, puis injures. Le prêtre s’oublia jusqu’à lui donner “un coup de pied dans la cuisse et dans les côtes au-dessous du sein”. Un métivier murmura dans son dos que “c’était malheureux de frapper une femme sans sujet”. Le curé se retourna comme un furieux et lui porta un coup de la main ouverte sur la poitrine qui le fit tomber sur le derrière...


(en un clic sur ce personnage, retrouvez le Compte-rendu complet de la Maréchaussée)

Un ogre aurait-il vécu en Pays Fléchois ?


Ses repas étaient de vraies orgies et rendaient vraisemblable ce que les contes de fées nous racontent des ogres, si ce n’est qu’il mangeait sa viande cuite : la quantité était la même et s’il ressemblait par son obésité à Silène, il lui ressemblait encore mieux par la quantité de vin, d’eau-de-vie qu’il buvait…


(Un clic sur l’image pour faire sa connaissance)

Dessin des élèves du CE de l’École de Créances

Affaires de familles...


Pesche (1829, II, p. 416) relate une histoire rapportée de Lemarchand de Burbure, comme quoi « une jeune personne avait été placée dans cette maison [la communauté des religieuses de Saint-François] par son tuteur, qui voulait la soustraire aux recherche d’un jeune homme qu’elle aimait. Celui-ci ayant découvert sa retraite, parvint à concerter avec elle un projet d’évasion. La jeune personne se rend, pour l’effectuer, au bord du jardin où se trouvait un fossé sur lequel une planche fragile est posée par son amant ; la planche varie, la jeune fille chancelle, tombe et se noie dans le funeste fossé) ».

Corps de logis de l’ancien couvent de St-François.

-« Une autre {jeune fille} qu’un père avare et dur, pour avantager sa fille aînée, force à contracter des vœux dans cette maison {Communauté des Religieuses de Saint François}, malgré une répugnance invincible, est visitée au parloir du couvent, par ce père cruel, quelque temps après le sacrifice consommé. Sa fille l’accable de reproches pour l’avoir forcée à une profession qu’elle a en horreur : « Vous seul avez causé tous mes maux, lui dit-elle, ils sont affreux, je ne veux plus les supporter. Voyez ce crampon, il est là pour aider mon dessein ; voyez ce mouchoir noué autour de mon cou, il va terminer ma malheureuse existence. Vous avez cru triompher, père barbare ; la vue de ma mort va commencer vos tourments et punir votre cœur dénaturé. » A  ces mots, l’infortunée éperdue, hors d’elle-même, court à la porte intérieur du parloir, la ferme au verrou, monte sur un banc, attache au crampon l’extrémité du mouchoir noué autour de son cou, et , faisant un saut en avant, se lance dans l’éternité ! »



Il évoque aussi (p. 419) une lettre de Malherbe à Racan, datée du 4 novembre 1623, selon qui on aurait connu «…un certain esprit ou revenant, qui aurait fortement compromis le repos d’un mari, en s’attaquant à sa jeune épouse dame de qualité (demoiselle) du pays ».

1766. — On signale à cette époque l'établissement d'une société à La Flèche sous la dénomination de Francs-Craqueurs. Leur principe était qu'une douce erreur était préférable â la dure vérité.


Elle avait été constituée par un étranger, qui prétendait avoir existé plusieurs siècles, et, doué d'une remarquable mémoire, citait des anecdotes locales que l'on se rappelait avec le plus grand étonnement. Il réunit donc plusieurs adeptes et, après, disparut sans qu'on sût ce qu'il était devenu.

L'un de ses adeptes s'occupait d'archéologie et découvrit chez un particulier, parmi des masures, une inscription paraissant dater du XV° siècle.

La pierre sur laquelle elle était inscrite était longue de deux pieds ; une sorte d'encadrement la bordait, et au milieu étaient les lettres romaines suivantes et dans cet ordre :


I C

I ES


T L

E


C H

E M I


N D

E S A


N E

S


On adressa telle qu'elle la copie de cette inscription à tous les savants du pays et même à l'Académie....  Elle resta inexpliquée pour tous.


Enfin, un nommé Leroi, tanneur, surnommé le Cocasseur, à cause du bégaiement dont il était affecté , vint chez l'habitant de La Flèche qui avait découvert cette pierre. Comme pour plaisanter, celui-ci proposa au tanneur de lire cette fameuse inscription. Le tanneur se met à l'œuvre, et en disjoignant ces lettres tout différemment que n'aurait fait un homme qui lit couramment , prononce :


I C I


EST


L E


CHEMIN


DES


ANES


L'oreille de l'antiquaire saisit cette prononciation et trouva que le cocasseur était l'Œdipe cherché.


Ce fut bientôt le bruit de toute la ville.


Un cordonnier en ayant eu connaissance dit qu'étant fort jeune, son père lui apprit qu'il tenait de son grand-père qu'au coin de leur maison (rue Saint-Louis - la Beuffrie) il y avait une inscription qui y avait été placée pour indiquer que les ânes devaient enfiler cette rue pour passer sur le pont, qui n'était alors qu'une passerelle en bois , le cours d'eau faisant le tour de la Beuffrie passant au milieu de la route.


Rapporté par Charles de Montzey

Histoire de La Flèche et de ses seigneurs


 

Le pont aux ânes, aujourd’hui, rue Saint-Louis.